Aurélien, du sport échappatoire à la réflexion sur les solutions

Par Claire le 15/02/2022 dans Ils se sont mis en mouvement

“Et non, je ne suis pas un Jedi de l'environnement. Et oui, j'ai mes contradictions. Par contre, moi, je ne suis pas dans le déni !”

Bonjour Aurélien, tu t'apprêtes à travailler dans le domaine de la transition écologique. Tu n’as pourtant pas toujours travaillé dans ce domaine. Peux-tu m’expliquer ton parcours ?

J'ai fait une école d'ingénieur en mécanique. A la base, je voulais faire une thèse en astrophysique. Finalement, je me suis spécialisé en acoustique. J’ai fait mon stage de fin d’études un peu par hasard chez Airbus à Toulouse. Quand je l'ai terminé, c'était après le 11 septembre 2001, il n'y avait pas trop de travail dans l'aéronautique. Mais, grâce à des personnes avec lesquelles j’avais fait mon stage, j’ai pu intégrer un petit éditeur de software belge comme sous-traitant détaché à Toulouse pour travailler sur l’acoustique numérique. Au bout de trois ans, j’ai voulu changer de travail et Airbus m'a embauché.

Je pensais n’y rester que 3 à 5 ans parce que, quand j’étais jeune, j’avais un peu la bougeotte. J'y suis resté nettement plus longtemps parce que les problématiques d'acoustique numérique sont assez complexes. Au final, on atteint jamais le bout. Il y a toujours des choses à comprendre. Je travaillais avec divers organismes. Les projets étaient intéressants. En revanche, le système de management hyper vertical où on t’explique le savoir-faire mais aussi le savoir-être m’a rapidement déplu. J'ai compris un peu plus tard que la problématique écologique et ces problèmes de relations humaines dans le cadre du travail sont liés. Dans les deux cas, ce sont des schémas de domination, de l'Homme sur l'animal, de l'Homme sur les autres hommes ou femmes.

C’est notamment ce que dit l’écoféminisme. C’est aussi à ce moment-là qu’est venue ta prise de conscience ?

Je pense que la prise de conscience écologique m'est venue par ma copine qui est agronome. On a notamment vu ensemble le film de Coline Serreau “Solutions locales pour un désordre global”. Tu as tous les vieux de la vieille de l'agriculture : Vandana Shiva qui est géniale, Pierre Rabhi, les époux Bourguignon qui sont extraordinaires. On a alors commencé à manger bio, à se préoccuper des déchets, des emballages. On a commencé à boycotter les grandes surfaces et puis, finalement, à ne plus prendre l'avion. Je me retrouvais donc à faire des avions mais à ne plus les prendre ! Je n'étais plus trop en adéquation avec le boulot.

Donc, ça cheminait doucement dans ma tête. J'avais l'impression d'arpenter une courbe de deuil, de boucler en permanence. Je regardais certaines vidéos et je me disais “Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça, il faut faire quelque chose, aller travailler sur le sujet”. Et après, en réalité, tu retournes au boulot… Je m'étais aussi enfermé dans le sport, le triathlon. J'en faisais presque tous les jours. Et, à chaque fois, je retournais avec les copains, on allait s'entraîner, se balader, je faisais un petit voyage et j'oubliais un peu les problèmes environnementaux. Et puis, paf ! J’allais à une conférence sur le sujet et je me disais à nouveau “Ah oui, effectivement... Il faut faire quelque chose”.

Cette réflexion a abouti à un voyage à vélo, en 2017. En six mois, on a fait 8000 km jusqu’en Norvège où notre fille a fêté ses 3 ans. La philosophie du voyage, c'était de partir de chez nous à vélo et de revenir chez nous à vélo. On ne prend pas l'avion et on essaie de polluer le moins possible. C'était un super souvenir ! Quand tu découvres une vie de nomade, c'est hyper intéressant. Ça donne énormément de sens d'être en permanence au contact avec la nature. Bon après, tu es content de rentrer, quand même ! Je suis retourné bosser chez Airbus et j’ai repris le triathlon. Je remplissais tout mon temps entre le sport, le boulot et la famille. J'étais un peu prisonnier de cette prison dorée. Ça m'a pris un peu plus d’un an avant de me dire “Si tu veux vraiment bouger, il faut que tu arrêtes le sport, histoire de te libérer du temps, de réfléchir et sortir de ce cercle fermé duquel tu ne peux plus sortir”. Et c'est ce que j'ai fait.

Comment ça s’est passé ?

J'ai posé des questions aux personnes d’Airbus qui travaillaient dans l'éco-conception. Ils m’ont dit qu’ils ne prenaient pas de personnes sans expérience dans ce domaine. Certains d’entre eux avaient fait une reconversion vers l’éco-conception suite à une formation. L’idée de repartir me former m’a beaucoup plu. J’ai trouvé un mastère spécialisé à Toulouse. Un peu avant le Covid, j’ai décidé de candidater et j'ai posé un congé sabbatique. Les gens autour de moi me traitaient de fou. Mais pour moi, c'était plus un devoir qu'une envie. Au début, l’idée était de revenir travailler sur un sujet d'éco-conception à Airbus. Mais, petit à petit, en discutant, en me renseignant, je me suis rendu compte que je n’allais pas revenir. Le Covid est arrivé. Airbus a mis en place un plan social et, après quelques difficultés administratives, j’ai pu transformer mon congé sabbatique en départ dans le cadre de ce plan social.

Après le semestre académique de la formation, j'ai fait mon stage dans une mairie sur la prévention et la gestion des risques majeurs, c’est-à-dire les inondations, les pandémies, etc. J'ai rajouté des problématiques liées à la rupture d'approvisionnement alimentaire, la dépendance aux énergies fossiles, ce genre de choses-là. Actuellement, je rédige mon mémoire de stage.

Tu as des idées de ce que tu voudrais faire comme travail ?

Pour l’instant, je suis inscrit à Pôle emploi. J’ai plusieurs pistes de travail que je suis en train d’explorer. Je vais peut-être monter ma petite structure dans le conseil pour accompagner les collectivités dans la transformation écologique et sociale. L’idée n’est pas de partir tout seul mais à deux ou trois et d'avoir une structure qui permet de fusionner les connaissances, de partager et de bénéficier des réflexions qui ont été faites dans le cadre des divers contrats. Il pourrait y avoir aussi un volet formation, pour faire comprendre aux gens qu'il y a un problème et que, si on veut que ça change, il faut que ça passe par eux. Il faut en effet comprendre l'ampleur du problème pour être vraiment au point.

Pourquoi pas aussi me faire embaucher par une association qui travaille déjà dans l'économie circulaire ou sur d'autres sujets de la transformation écologique afin de leur apporter des connaissances d'ingénieur qu’ils n'ont pas les moyens de se payer. Même si c’est au SMIC, ça peut être une idée car Pôle Emploi peut intervenir en complément si tu es beaucoup moins payé qu’avant ton licenciement.

Je ne manque donc pas d'idées ! Maintenant, il faut les concrétiser. Le seul problème, c'est que tu es vite aspiré par le modèle actuel. Il y a le modèle qui est en train de se construire en parallèle. Mais il est beaucoup plus petit, un peu contraint. Il y a très peu d'argent dedans. Donc, ça serait tellement plus facile pour moi de retourner dans une grosse boîte et de bien gagner ma vie. Mais ce n'est pas le but.

Photo prise et choisie par Aurélien

Pourquoi ce type d’actions et pas d’autres formes d’actions ?

J'ai repris ma formation pour deux raisons : pour ne pas me lancer comme ça sur des sujets que je ne connaissais pas et parce que j'aime apprendre. Et, si ça ne tenait qu'à moi, je serais sur les bancs de la fac encore 1 ou 2 ans ! J'aime beaucoup ça.

Comme autre action, je tends un peu vers la politique, vers le militantisme. Je me suis inscrit à Génération Écologie, le parti de Delphine Batho. Un jour, j'entends une interview d’elle à France Inter. Je réalise qu’il y a une personnalité politique qui pense la même chose que moi ! J'ai alors lu son manifeste qui reprend les thèmes de décroissance, de sobriété, d’éco-féminisme, d'écologie intégrale. Ça a mis des mots sur mes pensées. Souvent, les gens confondent décroissance et récession. La récession, c'est non maîtrisé. La décroissance, c'est maîtrisé. Le but, ce n'est pas de créer des hordes de chômeurs. Le but, c'est d'arrêter les activités extractivistes et de faire en sorte d'avoir justement une transition vers les métiers de demain.

Je me suis donc inscrit. Je fais partie de la cellule de Haute-Garonne qui est toute petite parce que ça n'est pas un gros parti. Pour l'instant, je ne fais pas grand-chose mais j'ai envie de m'investir parce que je crois encore au système démocratique et à la politique. J’y vois un moyen de faire le lien entre le local et ce qui vient d’en haut. Parce que la transformation écologique et sociale viendra des territoires et non des fonctions centrales. Les maires ont un pouvoir limité sur leur territoire, mais ils ont quand même un certain pouvoir.

As-tu ressenti des doutes ou des freins, réels ou psychologiques, avant de te mettre en action ? Comment les as-tu surmontés ?

Je n'ai pas eu de doute sur le fait de reprendre mes études. Quand tu as un master, en faire un autre, ça doit être faisable, même si avec l’âge, j'ai perdu quelques neurones ! Pour la suite, c'est l'avenir qui le dira. Ceci dit, je ne vise pas le CDI. Je n’en veux pas. Ce qui m'intéresse, c’est d’avoir des missions. Et, si je retourne en entreprise, ça ne sera pas sur des modèles conventionnels de management. Je veux de l'horizontalité.

Sur le côté financier, je crois que j'ai un peu fermé les yeux. Je me suis dit “On arrivera bien à se débrouiller”. Donc, vraiment, à part le côté administratif compliqué pour transformer mon congé sabbatique en plan social, je n’ai pas eu de grosses difficultés.

Est-ce que ce changement s’est fait facilement ?

Il y a une certaine temporalité dans la réflexion. Je ne sais pas pourquoi mon cheminement a pris tant de temps, une douzaine d'années de réflexion, de prise de conscience. Je me souviens que je suis passé par une phase techno-solutionniste en me disant “On va bien réussir à faire des avions propres”. C’est ce que disent les gens qui ont une certaine conscience écologique et qui travaillent toujours dans ces entreprises-là.

Donc, la prise de conscience a été longue. En réalité, pas la prise de conscience en elle-même, mais le fait de savoir exactement où j'allais. En plus, tu n’es pas aidé. Tu vois des vidéos, tu lis des articles et des bouquins, tu te rends compte que c'est dans ce sens-là que tu dois aller. Mais, autour de toi, personne ne l'a fait donc tu te sens isolé. Il faut puiser dans tes convictions pour pouvoir t'échapper. Surtout que tu es dans un modèle qui fait tout pour te garder. Dans ce modèle-là, tu as des sous, tu as du temps. Le cerveau humain est tellement bien fait pour ça, de se complaire dans son petit confort ! Donc, voilà, il m’a fallu un certain temps.

As-tu dû faire face à des difficultés voire des échecs

Non, pas vraiment de difficultés. Mais, ce qui est important à souligner, c’est que ta reconversion professionnelle, tu ne la fais pas seul, surtout si c'est un changement de vie. Le soutien de la cellule familiale, c’est primordial.

Et pour l'instant pas vraiment d’échecs mais, l’échec, il va peut-être venir ! Je suis maintenant un peu à la croisée des chemins. Mais je me dis que j'y arriverai bien.

Au début, comment as-tu géré ta prise de conscience écologique ? Comment la gères-tu encore actuellement ?

A l'époque, la prise de conscience, je l’ai gérée de manière assez aléatoire. J'y pensais et puis j'oubliais… Le sport a été une échappatoire.

Maintenant, je n'en suis plus à la prise de conscience, j'en suis à réfléchir aux solutions. J’ai tendance à dire que je n'ai plus d’éco-anxiété dans le sens où je suis passé à l'action. Je sais où je veux aller. De temps en temps, j'ai quand même un petit coup de blues. Mais, est-ce que c’est dû aux problèmes écologiques, ou est-ce que c’est parce que les gouvernements ne font rien par rapport aux problèmes écologiques ?Quand tu rames à contre-courant du système, tu te sens un peu “hors du système”. Ça, ça me fait un petit peu peur. Et aussi, je me suis mis en danger : je n’ai plus de travail. Je sais que j'ai pris la bonne décision mais est-ce que je vais être accompagné ou est-ce que je vais devoir me démerder tout seul ?

La prise de conscience environnementale et climatique est souvent assez tabou, il est souvent difficile d’en parler à ses proches, à ses parents, à ses collègues. Cela a-t-il été ton cas ? Comment as-tu fait ton “coming-out” ?

Non, j'ai toujours embêté mon entourage avec ça ! J'ai toujours envoyé des vidéos ou des articles à droite à gauche en disant “Regardez ce qu'il dit”. Je ne sais pas si les gens les regardaient mais ils savaient très bien ce que je pensais. Pour se défendre, ils me disaient par exemple “Ok, mais tu travailles chez Airbus”. Et bien, oui ! Je ne suis pas un Jedi de l'environnement. Oui, j'ai mes contradictions. Mais bon, par contre, je ne suis pas dans le déni !

Le vrai coming-out, pour un certain nombre de personnes, notamment ceux qui travaillaient avec moi, ça a été le jour où j'ai dit que je partais pour me lancer dans la transition écologique.

As-tu eu la crainte de perdre des amis, de te marginaliser par rapport à ta famille, à tes relations de travail ?

Je n’ai pas eu de crainte. Je suis en train de me séparer de quelques groupes dont je faisais partie, de quelques personnes. Mais c’est vraiment de manière marginale. Et je sais qu’avec le temps, on ne se serait plus parlé. Et puis j'ai de nouveaux amis. En réalité, dans la vie, dans tous les cas, tu évolues.

Ma famille, c'est vrai que, de temps en temps, je pense que je les saoule bien. C’est vrai que, quand je leur dis que ma génération est celle qui doit récupérer le monde de nos parents pour essayer de le rendre à peu près habitable pour nos enfants, ça ne leur fait pas plaisir.

Avec tes proches qui n’ont pas la même prise de conscience que toi, ressens-tu un décalage ? Comment le gères-tu ?

J’essaye un peu de leur expliquer. Mais ils essayent toujours de minimiser ce que tu leur avances. Pourtant, je n'avance que des faits que j'ai à peu près recoupés. Donc, le décalage est dû au déni des personnes qui n'en sont pas au même niveau d'acceptation. D’une manière générale, j'essaie de me limiter à ma sphère d'influence. J'arrête de discuter avec les gens qui ne sont pas réceptifs.

Le gros décalage, c'est que je suis devenu végétarien. Quand on m'invite, je mange quand même un petit peu de viande mais je passe pour un rabat-joie. Pour les loisirs, quand les copains veulent m'embarquer en weekend à Berlin, je leur dis “Oui, mais prévenez-moi 2 jours à l’avance, je viendrai en train”. Ça leur fait se poser des questions.

Photo choisie par Aurélien

Est-ce qu’il y a des choses que tu pensais indispensables à ton bonheur et dont tu réalises aujourd’hui que ça n’est pas le cas ?

J’aimais beaucoup les voyages. Mais, avec le voyage à vélo, j'ai vu que je pouvais largement aimer voyager sans utiliser d'énergie fossile. En plus, ce que j'aime maintenant c'est le chemin. Tu vas de site en site mais en arpentant le chemin. C'est une autre façon de voyager.

Y a-t-il des choses que tu regrettes de ta vie passée ?

Je ne pourrais pas retourner à ma vie d'avant, ça n'est pas possible. C'est comme Matrix, la pilule bleue, la pilule rouge. Une fois que tu sais, tu ne peux pas revenir en arrière.

Qu’est-ce qui fait que pour rien au monde tu ne retournerais à ta vie d’avant ?

J'aurais dû quitter mon travail plus tôt ! Mais ça n'était peut-être pas le moment. Je regrette aussi d’avoir peut-être un peu trop pris l'avion. J’ai aussi trop acheté en grandes surfaces. J'étais trop naïf sur le système.

Qu’est-ce qui te met en mouvement aujourd’hui ?

Ma motivation, je la trouve en regardant ma fille. Dans le fait qu’on a un monde à construire pour elle, à reconstruire ou à déconstruire, c'est selon.

Et puis, je me lève le matin en face de la réalité, et je ne la perds pas de vue. Maintenant, elle est vraiment ancrée et je fais un petit pas tous les jours.

As-tu d’autres projets ?

Au niveau familial, on n'est pas attaché à la région. On réfléchit à s’installer un peu plus au Nord, avoir plus de verdure et une vie plus lente. Sinon, on va sûrement repartir en voyage à vélo, un jour quand ma fille sera un peu plus grande. L'idée serait de partir au Japon en prenant de temps en temps le bateau ou le train.

Comment imagines-tu l’avenir ?

Je ne sais pas. Tout est possible, le pire comme le meilleur. Je pense que ça va dépendre des gens. Si les gens se bougent un peu, on aura quelque chose d’assez sympa. Par contre, si on continue à être dans le déni, à faire du transhumanisme et à faire croire que l'avenir est sur une autre planète, alors là, on est mal.

Je ne sais pas comment ça va se passer dans les 10, 20 ou 30 ans à venir. A mon avis, il va y avoir quelques soucis. Sûrement une très grosse crise, beaucoup plus systémique que celle du Covid. Ensuite, il y aura certainement une prise de conscience. A ce moment-là, il faudra que tout le tissu parallèle qui se sera constitué, local, territorial, puisse accueillir les gens. J'espère qu'il sera suffisamment solide pour accueillir tout le monde.

Est-ce qu’il y a une personne qui t’inspire ou qui t’a inspiré ?

En ce moment, j'écoute beaucoup Arthur Keller. C'est un ancien ingénieur du spatial qui a fait sa reconversion il y a un moment. Il y a aussi des personnes comme Aurélien Barrau. En plus, lui, il s'appelle Aurélien et il a fait une thèse en astrophysique, ce que j'aurais aimé faire ! Il parle aussi très bien de la condition animale, ça me touche pas mal.

Côté lecture ou site internet ?

Le livre “Héritage et fermetures : une écologie du démantèlement” de Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin. C’est un livre qui n’est pas facile à lire mais qui est très intéressant sur la dualité entre la Terre vivable et cet espèce de globe technico-industriel qui épuise la Terre.

Sur internet, il y a Le Réveilleur qui travaille sur des données sérieuses. En une heure, tu te fais une idée sur la voiture électrique, par exemple, ou sur l'hydrogène.

Merci Aurélien. Je te souhaite bonne route et bon cheminement.

Des questions, remarques, commentaires ? N'hésitez pas à m'écrire à claire@psychologie-et-climat.fr et retrouvez-nous sur Twitter et Facebook.